Comment s’est passé votre projet de transmission ?
On a cherché un certain temps, car il y a eu des mauvais facteurs, notamment la Covid et puis notre ferme faisait 390 hectares, elle était considérée comme une grosse exploitation à l’échelle française. On nous disait que l'on ne trouverait jamais personne parce qu'il fallait trop de capitaux. On s’était dirigé vers une clientèle étrangère, on avait des Anglais, des Irlandais, des Hollandais, des Sud-Africains.
On allait installer dans une ferme BIO, où l'on a étudié la biodiversité, où l'on avait fait un travail pour avoir une agriculture acceptable pour la planète, des gens qui s’en fichaient. C’était devenu une opération strictement financière et nous, on ne s’y retrouvait pas. J’avais l’impression que c’était du gaspillage, d’un outil qui tournait correctement, ça allait finir “en beurre de chèvre” comme on dit dans les campagnes… C’est-à-dire que ça ne fait rien.
FEVE est intervenu pour proposer une alternative à ces solutions qui ne me convenaient pas. Grâce à plusieurs acteurs, on a pu installer Lucas et Jean-Baptiste. Ils sont arrivés à vélo, je trouvais ça curieux. Entre eux qui arrivent à vélo pour visiter la ferme et le Sud-Africain qui me dit, j'ai 30 000 hectares, je désire venir vivre en Europe, c’était le grand écart.